Le cancer du bâtiment: la Mérule pleureuse - 07/03/2021

Saviez-vous qu’il s’agit du champignon lignivore le plus présent dans les demeures de France ?

La Mérule pleureuse ou Mérule pleureur (Serpula lacrymans) doit son nom aux gouttelettes exsudées par son mycélium.  Elle (il) est plus souvent rencontrées en intérieur, et n’existe pratiquement pas dans la nature où elle se contente de détruire des souches de feuillus ou de résineux.  Parmi la quarantaine de champignons recensés dans la dégradation des bois œuvrés elle est le plus dangereux. Heureusement, elle ne trouve pas les conditions nécessaires à son développement dans une maison normalement entretenue. Seuls des bois exotiques présentent une résistance satisfaisante. Votre meilleur allié pour la détecter reste votre diagnostiqueur immobilier qui peut réaliser un état parasitaire de votre bien immobilier.

Symptômes

Les attaques de la Mérule sur les bois d’œuvre sont reconnaissables à l’aspect de petits cubes similaires à ceux laissés par la carbonisation du bois brulé. Cette fracture du bois appelée pourriture cubique ou pourriture brune est causée par la dégradation de la cellulose alors que la lignine presque intacte se colore en brun. Le bois nu devenu brunâtre devient alors friable. Sur les bois revêtus de peinture on constatera dans un premier temps des boursouflures puis un craquelage. Tout comme les termites, son régime alimentaire constitué de cellulose l’amène à s’attaquer au bois, mais aussi au papier ou au carton. D’autres caractéristiques d’environnement favorable sont identiques à celles des termites comme l’humidité et l’obscurité.

Les signaux d’alertes :

  • Le bois se désagrège.
  • Les boiseries se déforment (planchers, marches d’escalier, cimaises, huisseries…)
  • Apparition de filament ou de masse cotonneuses.
  • Une mauvaise odeur s’installe dans le logement.

 

Comment se propage la Mérule pleureuse ?

Avant d’aborder le mode de propagation, voici quelques définitions importantes sur la morphologie du champignon à différents stade de son évolution.

 

  • Mycélium : appelé couramment blanc de champignon, c’est l’appareil végétatif. Il est composé d’une ramification de filament (hyphes) plus ou moins dense.  C’est la forme naissante de la Mérule.

Mycélium de Mérule

Mycélium de Mérule.

 

  • Hyphe : Ce sont les cellules formant le mycélium et le sporophore. Isolée, l’hyphe est invisible à l’œil nu.  

             Hyphes de Mérule avec spores

             Hyphe

 

  • Rhizomorphe (ou syrrotes) : agrégat d’hyphes mycéliennes pouvant évoquer l’apparence de racines.  Cette ramification permet au champignon de se développer et l’alimente en eau.

Rhizomorphe de Mérule pleureuse

 

 

  • Sporophore : appareil reproducteur du champignon appelé communément fructification.

       Sporophore de Mérule pleureuse

 

En surface (éloignée de l’approvisionnement en eau) les hyphes forment une toile appelée rhizomorphe. Ce sont les rhizomorphes dont la fonction est de transporter l’eau qui ont la capacité à traverser les joints de maçonnerie, ou les briques poreuses. La Mérule pourra ainsi envahir de nouvelles pièces contenant de la cellulose (bois, papier, carton)

Lorsque la fructification arrive à maturité elle lâche ses spores d’une couleur brun orangé qui se dépose au sol ou sur les objets environnants. Un sporophore d’un mètre de diamètre peut disséminer 5 millions de spores à la minute pendant plusieurs jours. C’est ensuite, les courants d’air e le passage des êtres vivants qui les amèneront jusqu’à un lieu où les conditions favorables seront réunies pour que le spore germe. (Un vrai film d’horreur !)

 

Conditions de développement de la Mérule pleureuse

Les principales conditions de développement de la Mérule pleureuse sont réunies dans les intérieures peu entretenus et confinés.

  • Humidité du logement : Le taux d’humidité du bois s’il est loin d’être trempé, doit être compris entre 22 et 35% et l’humidité ambiante optimale à 35% et inférieur à 40%. Avec une humidité inférieure à 22% la durée de survie de la Mérule est d’environ 3 semaines.
  • Température ambiante : entre 18° C et 22° C. La température létale est atteinte à 28° C.
  • L’obscurité.
  • Le confinement (manque d’aération)
  • Les Vapeurs d’ammoniaque. (En cas d’attaque de Mérule la tentation d’appliquer de l’eau de javel est grande, mais ne ferait que nourrir le champignon)

 

 

Dégâts de la Mérule pleureuse

 

Sur le bâtiment.

Les bois œuvrés sont dégradés par la destruction de la cellulose. La cellulose représente avec les pectines le principal élément conférant au bois à la fois sa solidité et son élasticité. Les bois deviennent jaunes puis bruns et finissent par se réduire en poudre.   Les rhizomorphes participent au délitement des maçonneries. Il arrive que ses rhizomorphes s’entourent autour de câbles électriques et que par sudation (n’oublions pas que la Mérule est dite pleureuse) elle provoque des courts-circuits.  

Sur les occupants.

Les spores peuvent être inhalés et entrainer des gênes respiratoires comme de l’asthme, des bronchites chroniques, et autres désagréments de la sphère ORL.

 

Que faire en cas d’infestation de la Mérule pleureuse ?

 

Il faut réagir rapidement ! Contacter un diagnostiqueur immobilier pour confirmer sa présence, et apprécier l’étendue de l’infestation sur les parties visibles sans démontage. La Mérule peut être confondue avec d’autres espèces dont le Coniophore des Caves. Notez bien qu’un diagnostic termites n’engage pas le professionnel à rechercher la Mérule, bien souvent le terme d’état parasitaire est utilisé à tort pour le diagnostic termites. Juridiquement cette désignation ne doit être utilisée que pour les agents biologiques de dégradation du bois autres que les termites. Une fois le constat de présence de Mérule établi, il faudra faire une déclaration en Mairie, et contacter un expert en pathologie du bois qui définira les mesures à mettre en œuvre.

 

Comment éviter l’infestation par le Mérule pleureuse ?

 

 Pour éviter que la Mérule s’installe, la première des précautions réside dans la lutte contre l’excès d’humidité, dont les causes principales sont :

  • L’infiltration directe de la pluie
  • La condensation (défaut de chauffage, isolation insuffisante, aération défectueuse…)
  • Les infiltrations (fuites de canalisation, gouttières cassées…)
  • Remontée capillaire des murs, murs enterrés sans étanchéité.

C’est en remédiant à ces petits désordres que le logement sera protégé.

 

Le volet législatif en cas de logement frappé par l’infestation ou tout simplement situé dans une zone soumise à un arrêté préfectoral Mérule.

Si la Mérule est installée dans votre logement, vous devez en faire la déclaration en mairie. Cette déclaration est réalisée par l’occupant ou à défaut par le propriétaire.

Si le logement est situé en zone soumise à un arrêté, il est obligatoire d’en faire mention à l’acquéreur, et cela même si le logement ne présente pas de trace d’infestation.

Article L133-7 du code de la construction et de l’habitation

Article L133-8 du code de la construction et de l’habitation

Article L2212-2 du code général des collectivités territoriales

Article L271-4 du code de la construction et de l’habitation

 

 

En conclusion, une bonne aération des pièces sensibles à l’humidité comme la cave, la salle de bain ou la cuisine vous aideront à tenir à l’écart ce dérangeant champignon.

 

 

 


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