Comment lire le DPE ? - 10/08/2022

Vous vendez votre maison, et vous avez fait réaliser tous les diagnostics immobiliers obligatoires pour la signature chez le notaire. Certains rapports sont plutôt faciles à comprendre, mais ce n’est certainement pas le cas de votre Diagnostic de Performance Énergétique. DPE-IDF va vous aider à lire votre DPE au-delà des étiquettes consommation d’énergie et émission de gaz à effet de serre.

Quelles sont les informations fournies par le DPE ? 

Comment sont trouvées les recommandations du DPE ?

A quoi sert la fiche technique du logement dans le DPE ? 

Quelles sont les informations fournies par le DPE ?

Le DPE est un document informatif à destination des futurs occupants du logement. Qu’ils soient locataires ou propriétaires occupants, les occupants doivent savoir avant la signature de l’acte ou du bail quelles seront leurs dépenses d’énergie. C’est le rôle des 2 étiquettes qui doivent être obligatoirement mentionnées dans toute publicité du bien. Mais une fois ces informations connues, le DPE offre d’autres informations tout aussi importantes sur les caractéristiques thermiques du bien et surtout sur ses possibilités d’amélioration. DPE-IDF vous propose de voir en détail toutes ces précisions qui si elles sont bien utilisées peuvent vous aider à convaincre un futur acquéreur, et si vous êtes le nouveau propriétaire à faire les bons choix de travaux de rénovation énergétique.

Partie réglementaire du DPE.

Le Numéro d’enregistrement ADEME du DPE.

Sur la première page de votre DPE figure en haut à droite le Numéro d’enregistrement ADEME de votre DPE. L’ADEME est une agence gouvernementale qui établit des statistiques afin de mettre en place les politiques publiques des problèmes environnementaux. La déclaration du DPE auprès de l’ADEME est obligatoirement assurée par le diagnostiqueur immobilier qui doit être certifié. Le manquement d’enregistrement est passible d’une amende de 1500€. Le numéro ADEME doit être présent lors de la signature, mais aussi dès la publication d’une annonce ou affichage en vitrine du bien en accompagnement des étiquettes DPE.

Les dates de réalisation et de validité du DPE.

Sur la première page sous le N° ADEME, vous trouverez les date de réalisation et de validité du DPE. Attention à cette dernière car la réforme du DPE intervenue le 1^er juillet 2021 a modifier les dates de validité des DPE réalisés avant le 1^er janvier 2018 sont valables jusqu’au 31 décembre 2022, et ceux établis entre le 1^er janvier 2018 et le 30 juin 2021 jusqu’au 31 décembre 2024.

La désignation du bien objet du DPE.

Sur l’encart du haut de page se trouvent les éléments permettant d’identifier le bien. Vous trouverez l’adresse, le type de logement, sa période de construction, et sa surface habitable. Attention, si la surface habitable n’est pas la même que celle notée sur votre attestation de surface loi Carrez, ne vous en étonnez pas. La définition n’est pas la même pour le DPE. Par exemple, les vérandas chauffées sont prises en compte dans la surface habitable DPE.

Les coordonnées du diagnostiqueur immobilier.

Ces informations sont obligatoires. Vous devez trouver en bas de la 1^ère page le nom de la société de diagnostic immobilier, son adresse, son numéro de téléphone, le nom de l’opérateur, son e-mail, son numéro de certification et le nom de son organisme de certification.

La partie informative du DPE – Les grandes lignes page 1 à 2

Performance énergétique et climatique.

La première information lisible sur le DPE est la performance énergétique et climatique. Elle se trouve en première page et se présente sous la forme de deux graphiques représentant la consommation d’énergie du logement avec les classes A à G du vert au rouge, et les émissions de gaz à effet de serre, toujours de A à G du bleu au noir. Ces deux étiquettes sont indissociables, et doivent être jointes à toute publicité de vente du bien. Depuis le 1^er juillet 2021, la note la plus défavorable des deux est retenue pour classer le logement. Par exemple, sur une maison classée en D sur l’étiquette Gaz à effet de serre, mais consommant moins de 181 kWh par m² et par an, c’est la classe D qui sera retenue alors qu’elle devrait être placée en C au regard de l’étiquette de consommation d’énergie.

Estimation des coûts annuels d’énergie du logement.

Cette estimation est présente en bas de 1^ère page et indique sous forme d’un graphique une fourchette de coût basée sur le prix moyen des énergies au 1^er janvier 2021. Il s’agit d’une estimation large qui ne veut pas dire grand-chose dans la mesure ou les prix peuvent être très éloignés en fonction du type d’énergie et du fournisseur.

Le schéma des déperditions de chaleur.

En haut de page 2, le schéma indique sous forme de pourcentage les principales déperditions de chaleur du logement par élément de construction. Cette information permet de cibler rapidement les parties du bâtiment incriminées dans la perte des précieuses calories produites par le système de chauffage. Il y a d’autres causes de déperdition qui pourraient être incriminées, cependant la méthode de calcul du DPE n’en tient pas compte. On pensera notamment aux défauts d’étanchéité du bâtiment par exemple.

Les performances de l’isolation.

Juste à coté du schéma des déperditions le DPE illustre la performance d’isolation de l’enveloppe.

Le système de ventilation.

Cet indice indique si le logement est pourvu d’un système de ventilation et le cas échéant le type de système installé.

L’indicateur de confort d’été.

Les logements bénéficiant d’un bon confort d’été sont ceux pourvus d’une isolation de toiture ou dits traversant, avec plusieurs façades comportant des ouvertures. Si ces ouvertures sont équipés de stores ou de volets le confort d’été est assuré. Attention, les systèmes de climatisation ne sont pas assimilé au confort d’été. Des pictogrammes représentent les différents dispositifs présents dans le logement permettant d’obtenir un confort d’été.

La production d’énergie renouvelable.

Ce paragraphe permet d’identifier les systèmes de production d’énergie comme la géothermie, les panneaux photovoltaïques ou une pompe à chaleur, un poêle à bois etc. C’est encore un pictogramme qui donne l’information sur le type de système présent dans le logement.

La partie informative détaillée du DPE – page 3 à 5

Montants et consommations annuels d’énergie.

La méthode 3CL s’appuie sur une consommation conventionnelle d’usage des équipements de confort thermique du logement. Cet algorithme s’appuie sur une utilisation standardisée du bâtiment pour des conditions climatiques moyenne du lieu. Cette méthode de calcul est précisée par l’arrêté du 31 mars 2021 relatif aux méthodes et procédures applicables au diagnostic de performance énergétique et aux logiciels l’établissant.

Chacun des cinq usages d’énergie pris en compte dans le calcul du DPE est détaillé.

1. Le chauffage
2. La production d’eau chaude sanitaire
3. Le refroidissement ou climatisation
4. L’éclairage
5. Les auxiliaires (ventilation)

Le montant pour chaque poste est accompagné d’une barre de pourcentage représentant la part du poste par rapport à l’ensemble, et permet de se faire une idée de la priorité d’investissement pour ces équipements.

Attention toutefois au poste éclairage qui est malheureusement une prise en compte forfaitaire en fonction de la surface du logement. Il n’indiquera donc pas l’effort à entreprendre pour économiser de l’énergie en fonction du temps d’utilisation de l’éclairage ou du type de lampe utilisé.

Les recommandations d’usage pour votre logement.

Elles sont toujours les mêmes, que votre DPE soit en A ou en G, les conseils restent identiques. Le seul intérêt de ce paragraphe tient dans le lien vers le site FAIRE Tout pour ma Rénov.

La vue d’ensemble du logement et des équipements.

Cette partie devient intéressante, car elle décrit les caractéristiques de votre logement et y attribue un jugement d’efficacité qui va permettre de savoir par où commencer sa rénovation énergétique, et surtout d’oublier les surfaces déperditives qui sont déjà correctement isolées.

La partie recommandations

On regarde rapidement le premier encart en bas de page 4, il est toujours identique et il s’agit d’un rappel des bonnes pratiques.

La page 5 devient beaucoup plus intéressante et instructive sur le bien concerné. On y retrouve des recommandations adaptées au logement. Elles sont réparties en 2 bouquets de travaux chiffrés. Le premier concerne les travaux dits essentiels. Ce sont ceux qui vont vous permettre de gagner de précieux kWh par m² et par an, et vont faire sortir les logements classés en F ou G de leur statut de passoire thermique. Chez DPE-IDF, nous prêtons une attention toute particulière à ce 1^er bouquet de travaux. Parfois, il suffit d’une recommandation pour obtenir un gain spectaculaire de consommation.

Le deuxième bouquet est dédié au travaux qu’on pourrait envisager pour descendre d’une ou plusieurs classes énergétiques. Par exemple, le bouquet 1 fait passer le logement de G en E , avec le deuxième bouquet, on pourrait descendre en classe C. Dans ce deuxième bouquet, DPE-IDF place les recommandations qui pourrait rencontrer des difficultés de mise en œuvre comme la nécessité d’un accord de copropriété. (installation d’une pompe à chaleur ...) ou un investissement de copropriété ( isolation par l’extérieure…)

Cette stratégie permet de privilégier les travaux réalisables en fonction de la configuration du bien. Les commentaires en bas de page soulignent la motivation du choix pour permettre au propriétaire de prendre les bonnes décisions. Le schéma de la page 6 est visuellement très parlante dans la mesure ou le gain de classe énergétique est immédiatement indiqué.

La fiche technique du logement.

L’enveloppe.

Cette partie du DPE est la plus importante car, elle permet de vérifier si le relevé a été correctement effectué. On va y retrouver toutes les caractéristiques de l’enveloppe du bâtiment. C’est-à-dire : les surfaces déperditives et leur nature, leur composition, leur isolation et leur exposition. Les valeurs apparaissant en rouge sont les éléments sur lesquels le diagnostiqueur n’a pas pu statuer. Parce que l’élément n’est pas accessible, qu’il est impossible de juger de sa nature ou de ses dimensions sans démontage ou destruction, ou que le propriétaire n’a pas pu apporter de justificatif (facture, photo…). Dans ce cas le moteur de calcul prend par défaut la date de construction (celle qui apparaît en page1). Cette date peut être fatale pour un bien ancien. 

Les équipements.

Après l’enveloppe, on trouve les équipements qui produisent le chauffage, la ventilation et l’eau chaude sanitaire. Les systèmes de climatisation qui peuvent être parfois aussi producteurs de chauffage. A l’instar de l’enveloppe, lorsque le diagnostiqueur ne peut déterminer la date d’installation du système, le moteur de calcul retiendra la date de construction du bâtiment et ça peut être très défavorable surtout pour une vieille chaudière fioul.